On lit souvent que les Ryûkyû étaient un petit état, obligé de composer avec ses deux voisins aux envies expansionnistes marquées. Que faisait donc le gouvernement pour ménager la chèvre et le choux?
)Les rapports avec la Chine.
En acceptant de devenir un vassal de la Chine en 1372, Okinawa se plaçait sous l'autorité des Ming, puis des Qing (les Mandchous). Mais il y gagnait aussi, notamment le droit de commercer avec les autres états soumis.
Ainsi l'empereur Chinois donnait au roi des Ryûkyû le droit de gouverner, son mandant sappuu. Dès lors, quand un roi décédait, le prince héritier, le plus souvent son fils, accédait au trône et devait à son tour rechercher protection auprès de la Chine. Il dépêchait alors un envoyé à la cour chinoise pour annoncer la mort du souverain et faire part de sa soumission. L’empereur, en retour, envoyait à Shuri un envoyé sappuu-shi pour donner au prince son investiture sappuu.
Pour se rendre dans l’archipel, l’envoyé, accompagné d’une importante délégation de marins, interprètes, scribes, musiciens ―en tout cinq cents personnes― embarquait à bord d’un navire nommé U-kwanshin 御冠船 (« navire apportant l'Auguste Couronne ») du fait qu’il transportait les présents et les attributs royaux offerts par l’empereur au futur souverain.
Inversement, quand les Ryûkyû se rendaient en Chine, en passant par le Fujian, le royaume faisait acte de tribut shinkuu.