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Muuchii, la pâte de riz du démon

 

 

 

Le 8e jour de la 12e lune, on donne aux enfants un morceau de pâte de riz parfumée au gingembre coquille sannin (ou gettô en japonais) nommée muuchii 鬼餅  "la pâte de riz-mochi- du démon".

 

Le début de la 12e lune marquant le début d'un froid long nommé "biisa"  incarné par un démon, il ne faut pas que les jeunes soient attaqués par ce démon et tombent donc malades.

 

 

On leur offre donc de la pâte de riz afin qu'ils la donnent au démon, qui, en mangeant cette friandise, oubliera de les attaquer, ce qui leur évitera la maladie hivernale.

 

L'origine de ce démon vient d'un conte narrant la vie d'un frère et d'une sœur vivant au village de Kanagushiku (Kinjô) de Shuri. Bien que pauvres, ils étaient heureux, mais un jour le frère, ne supportant plus son état, parti pour le village d'Ôzato. Il attaqua un individu, le tua et mangea sa chair, ce qui le changea en démon.

 

Sa sœur, attristée, décida de lui redonner forme humaine. Mais pour cela elle devait le rencontrer, sans être dévorée.

 

Elle prépara donc des gâteaux de pâte de riz, dans lesquels elle glissa des cailloux et du sable. Une fois avec son frère, elle lui proposa ces douceurs bien chargées que ce dernier s'empressa d'avaler, se remplissant ainsi l'estomac et se coupant l'envie de la manger. Elle lui dit ensuite des mots terrifiants, qui le firent courir en direction du rocher où ils se trouvaient. Bien sûr, il en tomba et mourut.

La sœur n'avait pas réussi à ramener son frère parmi les humains, mais au moins le monde était débarrassé de cette créature.

 

Autrefois, on donnait aux enfants autant de gâteaux de riz qu'ils avaient d'années. Ainsi, un garçon de 10 ans recevait 10 morceaux de pâte de riz, ce qui était conséquent et précieux du fait de la rareté du riz, et ce encore jusqu'à avant la guerre.

 

Il faut préciser que si cette coutume est maintenant commune à l'ensemble d'Okinawa, elle était il y a encore 50 ans seulement présente sur l'île principale et ses îles environnantes, du fait bien sûr de l'origine du conte du démon.

 

 

Même si de nos jours, les enfants préfèrent manger de la junk food , leurs grands-parents continuent de leur offrir du muuchii, ce qui permet d'entretenir la tradition.

 

Pour mieux comprendre Okinawa et sa culture, lisez :  

 

 

Un clan d’Okinawa – Les Tamanaha de Shuri.