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Les luttes mongole et okinawanaise

 

Par le passé, certains anthropologues japonais aimaient lier le monde « sud » que représentait Okinawa avec le monde « nord » qu’incarnait les Ainus et au delà les Mandchou et les Sibériens.

 

Rappelons qu’après le monde sibéro-manchu on trouve la Mongolie.

 

 

Pourquoi est-ce que j’évoque ce monde si continental dans un blog dédié à Okinawa ? Pour parler des ressemblances entre la lutte mongole et la lutte okinawanaise.

 

 

 

 

La lutte okinawanaise n’a pas de rapport avec la lutte japonaise, sumô, même si elle se dit pareil en japonais standard, mais s’écrit avec des caractères différent : 角力( prononcé "shima" en okinawanais).

 

 

De la même façon la lutte mongole bökh , quand bien même le « circuit » japonais est squatté par les Mongols en quête de reconnaissance et de réussite sociale, est fort différente de son pendant japonais.

Mais, luttes mongole et okinawanaise se ressemblent beaucoup.

 

Premièrement il n’y a pas de coups (poussée tsuppari ou claque harite). Seulement des projections, plus ou moins impressionnantes.

Ensuite, les combat commencent à bras le corps, donc en distance de corps à corps à Okinawa, en distance de lutte habituelle en Mongolie (même si certaines ethnies adoptent la posture à bras le corps dès le début). On ne trouve dans les cas deux pas  une longue distance propice à la prise de vitesse et au choc tachiai (ou à l’esquive) de la lutte sumô.

 

Enfin, dans les deux luttes, sortir de l’aire de combat (quand il y en a une) n’implique pas la défaite.

 

Ci-dessus : deux lutteurs dans la traditions de la Mongolie avec les petites vestes ouvertes au niveau du torse

 

Les projections, souvent à partir de saisies d'une ou des deux jambes, sont impressionnantes.

 

Ci-dessous des adolescents à Okinawa. On note qu'une main est "attachée" à la ceinture, ce qui implique un bras le corps constant, même au moment de la chute.

 

Les hommes à travers les âges et les continents ont toujours apprécié la lutte qui permet, sans provoquer de réelle blessures à la différence du pugilat/de la boxe, d’affirmer sa puissance sur un autre individu. En Mongolie comme à Okinawa, nous avons des exemples de cette tradition ancienne qui perdure aujourd’hui.

 

 

En Mongolie, la lutte est l’activité reine, tandis qu’à Okinawa, elle a été supplantée par le karate (toute proportion gardée), alors qu’au début du siècle dernier, les lutteurs étaient encore nombreux, et on en comptait parmi les experts de karate : Yabu Kentsû, Akamine Kaei.

Maintenant la situation est différente, mais cette discipline continue d’émerveiller les enfants et d’impressionner les adultes lors des fêtes de quartier ou les célébrations villageoises.

 

Retrouvez en bas de page des vidéos de luttes okinawanaise et mongole, car parfois l'image est mieux que le discours!

 

Pour mieux connaître Okinawa, lisez :  

 Un clan d'Okinawa  - Les Tamanha de Shuri