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Au cabinet de Kuba Yoshio

 

Kuba Yoshio est un maître méconnu et renommé.

Peu connu, car Okinawa, par exemple, on ne compte que deux dojos (dont le sien) où sa méthode y est dispensée, et en France il est pour ainsi dire inconnu. Célèbre, car il dirige des stages courus à la métropole japonaise et compte plusieurs centaines d’élèves en Europe centrale. Il jouit aussi d’une certaine renommée en Amérique du Nord.

 

 

Kuba Yoshio est, je crois, le seul des experts rencontrés pour ce projet à m’avoir accueilli sur son lieu de travail.

En effet, étant praticien de médecine chinoise, je suis d’abord passé par la salle d’attente de son cabinet, avant de prendre place dans son bureau.

Les choses sérieuses (ou douloureuses, c’est selon) on commencé quand il m’a invité dans sa salle d’armes, au dernier étage de sa maison (on cabinet étant, lui, au rez-de-chaussée).

Comme certains le savent, mon père est acupuncteur, je suis donc habitué aux choses qui font du mal (ou du bien) sur les points des méridiens du corps humain… mais avec Kuba, l’impression a été nouvelle, car il associe sa pratique du combat, donc son envie/capacité de contrôler, de faire mal, de dominer à sa connaissance des points dits « sensibles », qui ne sont rien d’autres que des points d’acupuncture, justement.

 

 

 

 

Je dois avouer qu’au début de l’entretien, je n’étais pas très à l’aise d’être ainsi reçu dans « un cabinet », surtout que celui de Kuba ressemble plus à ceux, modernes, que l’on trouve à Tokyo, que les « échoppes » du quartier de Kainan à Naha où les cristaux de roches côtoient les décoctions.

Mais au bout de quelques minutes, la glace fut brisée par mon hôte qui se plia au jeu de l’interview, me donnant des informations sur le karate de son maître Toguchi tout en étant disponible et amical.

 

Par l’intermédiaire de Tamano Toshio, la Gôjû-ryû de Toguchi, la branche Shôreikan donc, est assez bien représentée en Europe Occidentale. Mais ce dernier en a une vision différente de celle de Kuba, car ces deux experts n’ont pas absorbé le karate de leur maître de la même manière, et aussi parce que ce dernier ne les a pas formés de la même manière.

 

Kuba insiste beaucoup sur la formation du corps, les bases, et il y joint sa vision des points sensibles dans l’étude des applications et explications des katas.

Tout au long de l’entretien, son ton posé, sa prestance, ont aidé à faire passer son message que j’ai voulu transmettre à mon tour dans Tête-à-tête en mer de Chine.

 

Kuba est un acteur important de l’école Gôjû et j’espère que grâce à cette interview, les adeptes de cette école se pencheront sur son travail à l’avenir.

 

Retrouvez-le dans

 

Tête-à-tête en mer de Chine