Taira Yoshitaka est un maître peu connu, mais ceux qui s’intéressent au karate okinawanais savent très bien qui il est.
Il était même en France pour un stage en fin d’année 2017.
On sait peu de choses sur lui et son karate, parfois nommé (presque) à tord Shôrin-ryû.
Non, il est de la Matsubayashi-ryû ! Et cela à son importance, car le fondateur, Nagamine Shôshin, avait aussi inclus des katas du tomarite dans son école, en plus du shurite de Kyan.
Et c’est justement pour cette part tomarite que j’ai rencontré cet éminent personnage du monde martial insulaire. Car, oui, il faut le préciser, Taira occupe un poste important au sein de la Fédération de karatedô du département d’Okinawa puisqu’il en est le vice-président.
Son dojo, je dois le dire, est un lieu agréable, chargé d’histoire. Il a avec moi beaucoup évoqué l’histoire de son école, avec des noms pratiquement inconnus en Occident : Kushi, Nakamura Seigi, mais ô combien capitaux dans la Matsubayashi-ryû qui est l’une des écoles okinawanaises les plus développées au monde.
Les heures passées en sa compagnie furent agréables, et je sentais que l’homme était heureux de me transmettre des informations que l’on trouve peu par écrit. Il faut dire aussi que mes questions devaient le stimuler, car je les avais particulièrement préparées afin de creuser ce sujet du tomarite.
Il n’a pas jugé bon de me montrer des techniques de son école, ni même des katas du tomarite. Il a préféré ouvrir sa mémoire, s’appliquant, en bon pédagogue qu’il est, à transmettre un message clair, comme s’il savait qu’il devait saisir cette chance de s’adresser à un lectorat francophone.
Au final, l’entretien issu de cette rencontre est long, riche et prenant. Des points techniques sont mêmes évoqués, et je ne suis pas peu fier de la photo montrant la manière originale de former le pied pour les coups de face.
Bien sûr ce sont ses propres orteils que l’on voit sur le cliché.
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