· 

Entrer, ou pas , au Japon

 

 

Cela fait maintenant des mois que les pratiquants d’arts martiaux du Japon se languissent de voir la fin de la pandémie covid 19, ou tout du moins qu’il soit possible de se rendre au Japon, à des fins de stages, de compétitions, ou de visites.

 

Las !!!, alors que l’Europe et les Etats-Unis ont retrouvé une vie presque normale, et qu’il est possible d’y voyager, en étant vacciné, depuis belle lurette (certes c’est moins vrai pour les Etats-Unis), le Japon se mure, se referme, s’isole comme au temps des Tokugawa (époque d’Edo) depuis le variant omicron en fin d’année 2021.

 

Depuis le début de l’année 2022, certains optimistes misaient sur une rouverture prochaine des frontières, le pays ne pouvant se priver indéfiniment de touristes étrangers convoyeurs de devises, et parce que le Premier ministre Kishida subissait les pressions des acteurs économiques.

 

C’est ainsi que depuis le printemps, les voyageurs se rendant au Japon pour affaires, les travailleurs immigrés et les étudiants peuvent entrer dans le pays, avec toutefois des mesures strictes et un numerus clausus quotidien. Mais toujours rien pour les touristes et leur simple visa de 90 jours

 

On pensait donc que vers l’été, ces touristes, et leurs devises, allaient donc pouvoir revenir.

Cela tombait bien, la grande compétition internationale de karate, repoussée maintes fois, étaient bien maintenue pour le mois d’aout de cette année.

 

Et puis, début mai, suite à une déclaration de Kishida, qui disait rouvrir le pays pour les tour-operators (voyages organisés) durant ce même mois, on s’est mis à penser que c’était bon, qu’à partir du mois de juin, des millions de visiteurs (dont des karatekas français, belges, suisses) allaient pouvoir enfin retrouver le pays de leur passion martiale.

 

C’était sans compter sans la méfiance naturelle des Japonais envers les étrangers. En fait, il est question de passer de 10 000 entrées à 20 000 par jour, c'est-à-dire un nombre ridicule.

 

Et encore, c’est sans compter les tests salivaires à l’arrivée (en dépit de la triple vaccination obligatoire et test PCR), qui prennent des heures.

Je connais un Japonais (avec nationalité japonaise donc) qui est resté 4 heures à Haneda, alors que l’aéroport était presque vide (son vol Paris-Tokyo comptait une dizaine de passagers, comme presque tous les vols arrivant au Japon). Donc que cela donnera-t-il quand un avion plein de 250 français atterrira ? Cela multiplié par 5-6 avions dans l’heure….

 

Et puis il y a cela : le gouvernement va effectuer des tests jusqu’en juillet. On va laisser donc les tour-operators venir avec leurs clients triés sur le volet. Mais les départements ne veulent pas d’eux : Tokyo, Okinawa restent méfiants (car ils ont encore un nombre élevé de cas de covid).

Okinawa, mais ce n’est pas le lieu de la compétition de karate qui devrait se tenir en aout ?

 

Bon courage pour ceux qui espèrent y aller.

 

Comme le rapporte le Figaro, sur les 47 départements japonais, seuls 15 acceptent ces touristes traités et encadrés comme des cobayes : aller seulement dans des lieux autorisés, parce qu’on vient d’un pays autorisé (bon l’Europe de l’Ouest devrait être dans la liste, mais comme il est question d’accords bilatéraux, ça pourrait mettre du temps à se mettre en place).

 

Alors au final, quand les touristes martiaux pourront-ils venir au Japon ?

Pas maintenant, ni cet été.

C’est sûr !

 

Et c’est ce que j’écris depuis des mois !

 

Pour l’automne, comme je le disais en mars dernier… C’est ce qu’avance le gouvernement, mais vu qu’il y toute une batterie de procédures à mettre en place (et Dieu sait qu’on aime ça au Japon,les procédures), il est question dans les couloirs de décembre... 2022 (ouf).

Mais attendez, d’ici là, ce sera l’hiver et une possible reprise du covid via un variant XYZ...

Bref, c’est pas gagné !

 

Le Japon ??? Comptez l’été… 2024. (Et je plaisante à peine)

 

Cela vous laisse le temps d’apprendre le japonais, de bien planifier vos séjours, de vous renseigner sur les lieux où vous souhaiteriez aller, comme Okinawa.

 

Je ne peux à ce sujet que vous recommander de lire mon livre :

 

Un clan d’Okinawa – Les Tamanaha de Shuri.