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Chez Matsuda Yoshimasa

 

               J’ai eu la chance, et le joie, de pouvoir rencontrer Matsuda Yoshimasa pour mon projet d’entretiens. Je reviens sur lui, presque dix ans après notre rencontre.

 

 

Demander un entretien à Matsuda Yoshima fut une chose très aisée. L’homme, sans doute l’un des plus accessibles et disponibles de ceux que je nomme les Derniers des géants, incarne un peu cette image d’Epinal de l’Okinawanais né avant la guerre : souriant, prenant la vie du bon pied, il ne se croit pas investi d’une mission particulière, ni détenteur d’un savoir spécial qu’il faut garder à tout prix à l’écart de regards allogènes.

 

 

Il m’a accueilli sans façon plusieurs heures durant, n’hésitant pas à mêler l’action à la parole, parfois au détriment de ma nuque ou de mes côtes… toujours dans le contrôle et la gentillesse toutefois.

Matsuda est peu connu hors d’Okinawa (voire pas du tout), et même si son interview a avant tout pour but de le présenter aux francophones, il n’est pas superflu de rappeler en deux mots qui il est.

Homme né à Yomitan, c’est presque tout naturellement qu’il a « croisé » un des disciples de Kyan Chôtoku, en la personne de Shinjô Heitarô.

Son karate repose donc sur le shurite de Kyan, qui contient des éléments de tomarite au niveau des katas, mais pas seulement. Car Matsuda, un peu dans la tradition agonistiques ryûkyûenne, (soit avant la modernisation de la société au XXe siècle), est allé frapper à la porte d’un autre spécialiste du combat, en la personne de Nakazato Shûgorô.

 

 

 

Les katas qu’il conserve et enseigne sont donc assez nombreux, car il cumule ceux de la tradition d’Itosu et Kyan. Et en plus, comme il l’explique dans l’interview, son groupe possède des katas additionnels, qu’il a lui-même codifiés.

 

J’oubliais, Matsuda est un musicien et chanteur de talent.

 

 

Mais comme des images valent mieux qu’un long discours, le voici en action, dans des images qui datent des années 1990. (C’est en japonais, mais d’un autre côté, vu qu’il n’est connu qu’au Japon, il ne faut pas espérer trouver un reportage sur lui en anglais ou en français..., c’est justement cela qui justifie ma démarche, pour mémoire, : donner l’accès au francophones à des figures dont il n’aurait jamais pu saisir le message ni apprendre des éléments biographiques “en direct”)

 

 

Bien sûr, c’est pour la télévision, et un programme qui n’est pas vraiment centré sur le karate, mais plutôt sur la culture okinawanaise.

Alors Matsuda en rajoute un peu, mais c’est de bonne guerre.

Non, ce qui est très important, c’est de voir comment il fabrique un luth, on voit son esprit appliqué, sa passion, son côté artistique… et tout cela se ressent dans son karate, comme il l’explique dans notre interview.

 

Depuis nos rencontres et la parution de son interview, il a gagné un peu en reconnaissance en France, à l'occasion de sa remise à Chinen Ken.yû du grade de 10e dan, puisqu'en quelque sorte, il est son aîné dans le karate de Shûgorô.

 

Retrouvez-le dans mon pavé de plus de 1 kilo et de 400 pages,

 

Tête-à-tête en mer de Chine