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L'Ile d'Ie et la spoliation des terres

 

 

   On entend souvent dire que les propriétaires terriens d’Okinawa tirent, ou ont tiré, des bénéfices de la location ou de la vente de leurs terres au gouvernement des Etats-Unis qui en dispose pour ses bases. Cela est vrai.

Mais dans beaucoup de cas, des personnes qui possédaient des terres depuis longtemps via leurs ancêtres (depuis des siècles s'ils descendaient de nobles, ou depuis le XXe siècle s'il s'agissait de personnes issues du petit peuple)  ont été spoliées de leurs biens pour que les militaires états-uniens s'y installent.

 

 

 

(Les trois pistes d'aviation que l'on voit sur la photo à droite, furent construites par les Etats-Unis à des fins d'entraînement)

 

C’est le cas de l’Ile d’Ie, située à quelques kilomètres au nord-ouest de la partie nord de l’île principale d’Okinawa (péninsule de Motobu).

Depuis la fin de la bataille d’Okinawa en juin 1945 le gouvernement des Etats-Unis n’avait pas trop entrepris d’actions de violence sur l’Ile d’Okinawa et ses îles environnantes.

 

Mais en 1953, lorsqu’il fut décidé que les Etats-Unis garderaient le département d’Okinawa, alors que le reste du Japon regagnait sa souveraineté, des campagnes de ventes volontaires de terres furent lancées dans tout Okinawa où il fallait toujours plus de bases au regard des conflits menés par les Etats-Unis dans la région asiatique dès 1950.

 

Certains acceptèrent, d’autres, comme à Ie, refusèrent.

 

C’est ainsi qu’en juillet 1953, 300 soldats des Etats-Unis débarquèrent, et à coups de bulldozers et de menaces de coups de fusils dans le crane, forcèrent les hommes à cesser toute protestation.

Les femmes et les enfants étant, eux, traînés par les cheveux.

Les flammes finissaient de faire disparaître les fermes tandis que le bétail était égorgé.

 

C’est ainsi que sur une surface de 22,77 km², presque 10km² furent réquisitionnés.

A l’heure actuelle ce chiffre est descendu à 8.

De telles scènes se produisirent aussi dans les localités d’Aja et Mekaru (Naha), Isahama (Ginowan) au cours de la même décennie.