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Boxe thaïe et karate

 

  Je regardais une vidéo du boxeur thaï JC (quel prénom !!!) Skarbowsky.

 

L’homme semble sympathique et surtout on voit qu’il est passionné.

Il a montré différentes techniques de sa boxe, et des coups que l’on pourrait qualifier comme étant ses spécialités.

 

Il a ainsi démontré comment donner un coup de pied (tibia) bas, donc sur la cuisse. Il a insisté qu’il faut frapper avec un angle de 45°en descendant.

 

 

Cela m’a rappelé l’un des coups de pied de la Kônan-ryû que je travaillais au Kuniyoshi dojo. Mon maître insistait sur le fait qu’il existe plusieurs « gedan mawashi-geri », c'est-à-dire des coups de tibia donnés au niveau bas (cuisse ou mollet).

 

L’un d’eux était donc ce coup donné avec l’idée de couper, avec un angle de 45°(donc en diagonale, pour faire simple), qu'il nommait kiri-geri. D'après mes observations, d'ordinaire, enfin en karate ce n’est pas commun, on frappe avec le tibia (ou la malléole/talus –astragale comme disait mon père) selon un angle perpendiculaire, soit à 90°.

Or, dans l’école Kônan, on adopte d’autres styles de frappe, qui peuvent être à 45°ou bien en remontant (à l’intérieur de la cuisse de l’adversaire donc)…

 

Tout ceci fait penser à ce que l’on voit en boxe thaïe (dans la limite de mes maigres connaissances sur cette technique). De la même façon, quand on regarde des assauts ou même du travail à deux dans cette boxe, on peut voir ci et là des points communs (plutôt des idées/concepts partagés) avec la Grue, et donc le karate pangawinuun et de fait la Kônan-ryû.

 

Comme pour toutes les activités de contact, la partie où l’on est sur un ring, où l’on combat VRAIMENT, représente une très faible part de la pratique. De fait, quand deux boxeurs thaïs s’affrontent, on ne voit pas forcément ce qu’ils font à l’entraînement… comme pour les combats de karate, comme le karate uechi.

 

Après, il est possible que ces coups de pied « particuliers » à la Kônan soient juste des emprunts très récents à la boxe thaïe… cette possibilité est envisageable.

On sait qu’en fait, et contrairement aux discours officiels, beaucoup de choses dans les écoles de karate actuelles sont très récentes, voire d’inspirations occidentales ou venues d’autres disciplines. Et cela n’est pas un mal en soi… mais forcément cela fait moins vendeur que présenter l’école XXX comme pluriséculaire et propre au terreau okinawanais.

 

Chercher une tradition là où elle n’est pas est un miroir aux alouettes. Penser que ce que l’on pratique ou enseigne est une perle rare implique le danger de s’enfermer dans une tour d’ivoire.

L’essentiel est plutôt de prendre du plaisir dans ce qu’on fait, en se situant dans une tradition/une lignée, quand elle existe.

 

Pour en apprendre plus sur l'école Kônan, lisez

Tête-à-tête en mer de Chine