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Les Ryûkyû et la France

 

Okinawa, au regard des malheurs de l’Histoire récente, a la réputation d’être un lieu lié aux Etats-Unis, où la prégnance culturelle de ce pays est très forte. Certains avancent même que cela est naturel, étant donné que le commodore Perry, celui qui força le Japon féodal à s’ouvrir en 1854 fut le premier Occidental à établir de réelles relations avec Okinawa, lorsqu’il fut arrivé à Naha le 26 mai 1853.

Mais ces rapports étaient pour le moins étranges. Il passa en effet en force dans le château de Shuri mais ne put rencontrer le roi qui s’était fait porter absent.

Il s’imposa néanmoins comme visiteur des Ryûkyû durant six semaines.

Il partit ensuite pour le Japon en juillet.

Il fit finalement signer un accord commercial entre les Etats-Unis et les Ryûkyû en juillet 1854.

 

 

 

   La France, dont les hauts faits et les explorations dans tout le Pacifique ne sont plus à détailler, avait elle aussi des vues sur le Japon, et les Ryûkyû également. C’est ainsi qu’elle a signé un accord commercial et diplomatique avec les Ryûkyû en 1855, par l’entremise du contre-amiral Guérin.

 

Mais les contacts entre les deux pays avaient commencé bien plus tôt, en 1787 avec le célèbre la Pérouse

 

Le capitaine Fornier Duplan arriva à Naha en avril 1844. Un missionnaire, Théodore-Augustin Forcade, resta sur place et commença à enseigner le français à de rares amateurs.

 

 

Par ailleurs, et même s’il s’agissait là de la fin du royaume, le commandant Henri Rieunier, un autre Français, rendit ses hommages au roi des Ryûkyû, en l’occurrence Shô Tai, en 1877. Il était accompagné du lieutenant Jules Révertegat, qui prit en photo le château de Shuri, ce qui constitue la plus ancienne photographie de ce monument, comme l'a rappelé Motobu Naoki sur son blog.

 

Ces Français -qu'ils fussent militaires ou hommes de foi-, contrairement aux Etats-Uniens, et aux Anglais avant eux, ne concevaient pas les rapports avec les autres pays de façon brutale et discourtoise. Cette diplomatie en Extrême-Asie, à la française, était respectueuse des usages des locaux, souvent réfractaires à une présence étrangère sur leur sol, et savait apprécier l’accueil qui lui était fait. Perry et ses successeurs, eux aussi des militaires, ont eu un comportement toujours différent.

Malheureusement, la population d’Okinawa n’est que trop peu au courant des ses rapports passés avec la France qui reste un modèle d’érudition, de liberté et de progrès dans beaucoup de contrées du globe.

 

 

Henri Rieunier

 

Pour mieux connaître  les Ryûkyû devenues Okinawa, lisez

Un clan d'Okinawa - Les Tamanaha de Shuri