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Shinjô Kiyohide et la TV

Shinjô Kiyohide a longtemps été le « VRP » de l’Uechi-ryû en Europe. Pourtant, il n’était à l’époque pas un représentant du chef d’alors, Kanmei, et encore moins lié à la structure de la famille principale, sôke, étant donné qu’il avait SA Ken.yûkai.

 

Le fait que Kanmei s’était mis en retrait pour des raisons personnelles durant les années 2000 avait favorisé l’accès à Kiyohide au  devant de la scène.

On le voyait partout : dans Karate Bushido, dans Dragon, à Bercy.

Car l’homme avait compris, peut-être avant certains de ses camarades/collègues okinawanais, l’importance des médias pour faire sa promotion.

 

Nous en avons un exemple dans la vidéo que je vous propose ci-dessous !

Il s’agit d’une émission hebdomadaire japonaise mettant en scène une « jeune fille » appelée Imoto, qui voyage de par le monde, et aussi à Okinawa, vu que ces îles pour beaucoup de Japonais ne sont pas le Japon (climat différent, population différente etc...).

 

Et elle a rendu visite à Shinjô Kiyohide dans son dojo.

 

L’homme ayant une réputation de dur à cuir, qui ne sent pas la douleur, elle veut le piéger avec un stylo qui envoie des impulsions électriques qui devraient le picoter  (« piri piri » en japonais)… le tout en camera cachée (enfin façon de parler).

 

Bref, l’homme se plie au jeu et bien sûr, il ressent l’impulsion, mais ne réagit pas outre mesure, pour demander à Imoto si c’est un « tour » de sa part…

 

Et il finit par rire chaudement, alors qu’au début, son élève disait que s’il se mettait en colère il casserait tout …

 

Bref, un bon client pour les émissions de TV japonaises qui marient ridicule et images dépaysantes à loisir.

 

Mais Shinjô fait parler de lui, joue de son image de « super man » au grand cœur, qui est certes terrible au dojo, mais chaleureux dans la vie de tous les jours.

 

Est-ce une bonne façon de faire parler de soi, et surtout de son karate ?

A vous de juger, tant être sérieux ne veut pas dire se prendre au sérieux.

 

Mais en tout cas Shinjô est souvent dans les médias.

 

Pour finir, vous remarquerez que les gens de l’émission (dont Imoto) n’appellent pas Shinjô « sensei », car il n’est pas leur professeur/maître, mais juste « kaichô », car il est le président de la Ken.yûkai, et que c’est cela qui est important dans la société. Il n’est « sensei »  que pour ses élèves… Vous avez là l’illustration qu’il n’est pas forcément bon d’appeler un enseignant/maître de karate (mais aussi d’aikidô, de jûdô) « sensei » à tout bout de champs.

 

Pour découvrir le karate okinawanais de l’intérieur, lisez

Tête-à-tête en mer de Chine,

avec le seul représentant officiel de l’Uechi-ryû : Uechi Sadanao, arrière petit-fils du fondateur Kanbun, ce n’est pas rien !