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Trop au lit pour être honnête

 

Quand certains commencent le japonais, et acquiert un niveau déjà convenable, ils communiquent avec les maîtres, les anciens, les élèves de leurs dojos quand ils vont au Japon.

 

Le souci de la langue japonaise, c’est quelle repose sur une gradation importante des niveaux de langues selon la place de l’individu par rapport à son interlocuteur.

Si cela existe bien sûr en français par exemple : on ne parle pas à un juge ou à un préfet comme à l’employé d’une boutique où l’on a ses habitudes, en japonais cela prend des formes plus compliquées : les verbes ne sont pas les mêmes, les tournures verbales non plus.

 

Rien de bien compliqué toutefois ! C’est une question d’habitude. Et justement, certains emploient trop de politesse (si tant est qu’on puisse être trop poli vis-à-vis de son maître), ce qui au final donne une impression d’artificialité, avec un vernis de fausse politesse pourrait-on presque dire.

 

Employer le minimum la politesse dans un dojo, c’est la moindre des choses (donc les formes verbales neutres sont à éviter), mais s’adresser à un ancien comme s’il était un illustre client (écoutez comment parle les employés d’une boutique de luxe à leurs clients), cela ne passe pas non plus, et pourrait même faire ridicule, au mieux. Au pire, votre interlocuteur pourrait croire que vous vous moquez de lui.

 

N’oubliez pas non plus qu’il y une différence entre la déférence et la modestie, quand on emploie ces formes de politesse. Le tout est de savoir les doser et de s’adapter, une nouvelle fois comme en arts martiaux.

 

 

Alors le mieux est de ne pas trop en faire, sauf dans certaines situations bien précise, et de sentir comment cela se passe.

Bien sûr les Japonais savent que les étrangers ne maîtrisent pas complètement leur langue, même s’ils arrivent à s’exprimer correctement. Ils sont donc le plus souvent compréhensifs et ne font pas plus attention que cela concernant ces impairs.

Mais le mieux est de ne pas trop en faire (ou plutôt en dire), car après tout, parfois, le mieux est l’ennemi du bien !

 

Pour en apprendre plus sur Okinawa, lisez

Un clan d’Okinawa – Les Tamanaha de Shuri

 

Ps : le titre de ce billet est emprunté à Michel Audiard, qui savait faire sonner notre langue française comme peu d’autres…