· 

Les diplômes bilingues de grades en karate

 

 

   Je regardais des diplômes remis par une structure internationale de karate, dirigée par un expert japonais qui signe et atteste de la valeur de ces diplômes de grades.

 

Comme vous le savez maintenant, les temps où un Japonais (ou une structure martiale de ce pays) remettait un certificat UNIQUEMENT écrit dans sa langue sont finis. Le document est dorénavant partagé en deux : à droite, la partie japonaise qui a été ramassée pour tenir sur l’espace imparti, et à gauche une partie en langue occidentale (le plus souvent en anglais) où l’on s’attendrait à une traduction de ce que le maître a signé.

On retrouve de façon commune : la date, le nom de l’impétrant, le nom du maître, le grade, le nom de l’organisation/école.

 

Mais dans le cas des diplômes que je regardais, et dont je tairai l’origine, j’ai remarqué qu’en japonais, celui qui remet les diplômes est désigné sous le titre de « chairman » (soit le président de la structure) : kaichô.

 

En anglais il est certes question de président, mais aussi de « chief instructor ».

Pourquoi ce rajout, cette précision presque inutile, car dans bien des cas, le président (souvent le fondateur de surcroît) occupe aussi le poste, officiel ou officieux ? Il est en effet instructeur en chef, Maître, référent technique (choisissez ce qui vous convient le mieux selon votre façon d’exprimer de la déférence).

 

Pourquoi en japonais on se suffit du titre de président, alors qu’en anglais il faut comme préciser qu’on est aussi instructeur en chef ?

Est-ce pour asseoir son autorité technique ?

Est-ce parce que cela « fait mieux » sur le diplôme ?

 

Je n’ai pas la réponse, mais cela confirme ce que je pense depuis longtemps : les Japonais sont beaucoup moins modestes (et aussi polis, mais tel n'est pas le propos ici) quand ils s’expriment dans une langue qui n’est pas la leur. Ce n’est pas une critique, juste un constat.

Est-ce parce qu’ils veulent se mettent à niveau de la supposée trivialité des Occidentaux ? (et puis Occidental ça désigne qui ou quel type de comportement?)

 

Et puis, si vous voulez comprendre ce que vos maîtres écrivent en japonais, et ainsi leur demander un diplôme unilingue, vous pouvez apprendre le japonais pour être ainsi capable de lire la langue un peu spéciale qu'on utilise sur les documents officiels.

 

J'enseigne à cet effet une méthode destinée aux pratiquants d'arts martiaux.

Mon diplôme remis par Nakamoto Masahiro, quand je suis arrivé à Shuri, il a des années!

 

Même mon nom est écrit en japonais (katakana).

En rouge, le sceau de la stucture de Nakamoto : Okinawa dentô kobudô hozonkai (pour ceux qui ne lisent pas le sigillaire).

 

J'apprécie ce diplome, car il est calligraphié. Bien souvent, ce sont des imprimés, où l'on ajoute le nom du récipiendaire et les sceaux.