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Miruku

 

 

 

A Okinawa, un nom est bien connu de tous : Miruku.  

Le boddhisattva Maitreya, connu sous le nom de Mile 彌勒 en Chine, de Miroku 弥勒 au Japon, ou de Miruku みるくdans la culture Ryûkyû, serait le Bouddha de l’avenir. Il est représenté dans la statuaire classique sous les traits d’un saint homme se tenant debout ou bien assis à la manière occidentale.

En Asie orientale et du Sud-Est, des histoires édifiantes rapportent que dans un avenir très lointain, une fois que le dharma de Shakyamuni ne sera plus enseigné, Maitreya lui succèdera et dispensera le vrai enseignement bouddhique sur Terre.

Comme nous le disions, la croyance en l’avènement de Maitreya-Miruku est un phénomène répandu en Asie orientale. Elle se retrouve par conséquent assez fréquemment à Okinawa, aussi bien dans ses îles du Nord que du Sud. Pour les terres septentrionales, c’est sur l’île principale que Miruku est présent, dans les localités d’Onna, de Kin et de Ginoza. A Onna, c’est à Nakama, lors des festivités des rites de fertilité des sols, à la 8e lune, que Miruku vient parmi les hommes. Au hameau de Ginoza du village de Ginoza, on peut voir Miruku sur la scène au moment des divertissements de la 8e lune. Les amusements du 15e soir du hameau de Kin sont également pour les villageois une occasion d’être au contact de Miruku. Dans la partie Sud de l’île, le hameau de Nashiro donne tous les ans une fête pour le 15e jour de la 8e lune au cours de laquelle Miruku arpente les chemins pour aller à la rencontre des villageois. A Nokasa (municipalité de Ginowan), c’est lors de la fête sexannuelle que Miruku prend part à la parade. Miruku apparaît aussi au hameau de Furugen du village d’Ôsato. Là encore, les habitants, que ce soit des anciens sur leur siège pliant ou des bambins dans les bras de leur mère, viennent à sa rencontre pour lui demander bonne santé et prospérité.

 

  Deux modes opératoires bien distincts se dégagent concernant la façon dont Miruku vient au contact des hommes : il est soit sur scène où il évolue en faisant signe aux spectacteurs et en lançant des douceurs aux enfants , soit il marche avec les autres personnes qui prennent part aux rites. Il apparaît ainsi dans une sorte de chorégraphie située à la frontière de la distraction et du spectacle dans le premier cas de figure, ou alors, il fait une partie intégrante du rite, où il est une figuration de la ferveur des hommes envers les autres dieux, dans le second.

Dans les deux cas, les habitants viennent lui demander bonheur et bonne santé, surtout pour les jeunes enfants et les personnes âgées.

 

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Un clan d'Okinawa - Les Tamanaha de Shuri