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Quand l’externe nourrit l’interne, et réciproquement

 

   Je resongeais il y a quelques temps aux illustrations du livre de Motobu : Mon karatejutsu.

Ces images, sont véritablement une mine d’or, et je remercie Motobu Naoki, son petit-fils et ardent gardien de la tradition agonistique familiale, de me les avoir fournies.

 

Sur les clichés illustrant la pratique sur le fameux makiwara, cible de frappe, on peut voir le maître à plus de 60 ans faire ce qu’il avait dû faire depuis son plus jeune âge.

 

On ressent avec ces photos la puissance dont il faisait preuve. Il n’est pas question de force, comprenons-nous bien. La puissance mise en œuvre par Chôki repose sur sa position, déjà.

Ses pieds sont orientés d’une certaine façon, ce qui conditionne le placement de ses genoux et de son bassin.

Par ailleurs, cette dynamique corporelle est véhiculée par un corps bien entretenu, vigoureux. Regardons juste ses avant-bras!!!

 

Ces détails nous éclairent sur comment produire de la puissance, qui dans le cas de Motobu, n’était pas qu’un concept ou une agglomération de pensées, pour relever au contraire du concret, comme avait pu le vérifier, à ses dépends, le boxeur/lutteur venu des Etat-Unis, défait par Motobu devant des dizaines de témoins.

 

Il faut ajouter que comme tout Okinawanais versé dans les arts martiaux, même si bien sûr il n’y avait là rien d’extraordinaire, Motobu employait divers instruments pour se fortifier.

Il faisait donc de « l’externe », mais qui nourrissait sa part interne (la manière dont il produisait cette puissance).

Il est dommage que durant longtemps, soulever des pierres, faire tournoyer des cadenas de pierre, porter des socques en métal, n’était plus considéré comme digne d’intérêt par ceux qui suivaient les méthodes du Japon métropolitain.

 

Depuis quelques années, les choses ont changé, et on redécouvre les bienfaits de ce genre d’exercices.

 

Je vous encourage donc à lire ce livre fondamental que j'ai eu le plaisir de traduire et d'éditer