· 

Et pourquoi… ?

 

Certains m’ont demandé pourquoi quand je traite de l’ancien karate, celui de la main de Chine, j’utilise le mot « tuudii ».

Tout simplement, parce que c’est ainsi que les signes 唐手 se disent en okinawanais… tôde (toodé) c’est du japonais.

Pour ceux qui pensent qu’à Okinawa il n’y a pas de langues propres, je rappellerai que

   1-      l’okinawanais est une langue, justement. 

   2-      en fait, il recouvre même DES langues, avec leurs dialectes… mais on va pas se compliquer, restons-en à une langue, différente du japonais.

    3-      Car oui, bien que les Okinawanais eux-mêmes, encouragés par les Japonais de la métropole, disent parfois que la langue de leurs ancêtres est JUSTE un dialecte du japonais standard, l’okinawanais est tout SAUF un dialecte, au sens linguistique du terme.

 

Donc, je rappelle que

tuu, c’est la Chine (des Tang).

[Les Tang étaient une dynastie TRES importante. Elle s’entend de l’an 618 à l’an 907 (pour faire simple).]

dii, c’est la sonorisation de tii : la main, et aussi la technique.

 

Voilà, il me semble qu’il est pertinent d’employer la langue d’une culture pour évoquer des activités/des arts qu’elle a produit.

Après, si certains veulent parler de tôde, c’est leur choix, que je respecte !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

snake en anglais, serpent en français, змея en russe, hebi en japonais… des sons différents pour

un même animal. La lecture des caractères chinois recouvre le même problème.

Ce n’est qu’un son, une façon de prononcer l’image de ce reptile.

 

Pour résumer, si vous employer tôde, vous êtes dans le japonais, qui après tout est la langue officielle à Okinawa, donc ce n’est pas une faute non plus.

Si vous employer tuudii, vous êtes dans l’okinawanais, comme moi, et vous faites un effort vous vous situer dans le milieu culturel où étais pratiqué cet art martial.

 

Tout est une question de choix, et de ce que vous voulez faire passer comme message.