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Le karate jundôkan se trouve-t-il seulement au dojo Jundôkan ??

Miyagi (g.) et Miyzato (dr.)
Miyagi (g.) et Miyzato (dr.)

 

 

Pour mémoire, le Jundôkan est l’une des salles de karate les plus importantes d’Okinawa. Dédiée à l’école Gôjû, elle fut fondée en 1957, à Asato, Naha.

 

Miyazato accueillit bien sûr ses cadets qui s’entraînaient avec lui son l’autorité de Miyagi après la guerre : Miyagi An.ichi et Tomoyose Kiei bien sûr, mais aussi Iha Kôshin.

Puis, vinrent Wakugawa Kôsei, Uehara Kô, Nakamoto Ki.ichi, Chinen Teruo, Higaonna Morio, Hichiya Yoshio, Yasuda Tetsunosuke, Shinjô An.yû;  Teruya Kôei, Chinen Shinzô et enfin, Gima Tetsu, Kinjô Tsuneo, Taira Masaji, Onaga Ryôichi...

entre autres !

 

Tant que Miyazato était en vie, tous étaient plus ou moins réunis sous son autorité… à l’exception de Higaonna qui partit à l’étranger et fonda son propre groupe, suivi par Chinen.

 

A partir du décès du maître, des groupes naquirent ci et là : Shinjô An.yû, Wakugawa Kôsei, Nakamoto Ei.ichi. Tous voulurent s’affirmer par rapport au groupes gérant le Jundôkan, à savoir l’Okinawa Gôjû-ryû karatedô kyôkai : Association okinawanaise karatedô de la Gôgûryû (OGKK).

 

Le dernier coup dans l’union de karate se produisit quand le Jundôkan se désolidarisa de l’OGKK, pour devenir un groupe indépendant, dirigé par le fils de Miyazato : Yoshihiro et avec Yasuda comme « directeur technique ».

 

 

Autrement, le karate Miyazato, décrit comme étant du Jundôkan, se trouve dans les faits dans de multiples groupes qui n’ont plus de lien à l’heure actuelle avec ce dojo. Pourtant que ce soit  Nakamoto, Higaonna, Teruya ou Taira, tous portent la marque de l’enseignement de Miyazato Ei.ichi, avec des apports personnels, des variantes selon leur physique, leur goût… bien sûr.

 

Alors, lequel de ces groupes est le reflet du karate jundôkan orthodoxe ? Peut-être aucun, ou tous à la fois ! Cela dépend de la manière de voir les choses.

 

Mais en tout, cas, il serait bien réducteur de limiter la filiation de Miyazato aux murs de son glorieux dojo, voire à la structure OGKK qu’il avait créée.

 

 

Cet exemple nous montre bien la complexité du karate okinawanais, fait de scissions, de prises de distance, de renvois, dès que le fondateur, ou une figure plus que marquante dans ce cas précis, disparaît !

 

Pour en apprendre plus Miyazato et son karate, lisez  Tête-à-tête en mer de Chine,

avec des interviews de Higaonna Morio et Miyagi Masafumi.

disponible ici : Tête-à-tête